Photographier, c’est entrouvrir une porte ou une fenêtre. Laisser le spectateur dérouler le fil tendu par l’auteur. Le photographe n’impose pas une vision, il propose un point de vue, que l’on peut aimer ou pas. C’est du voyeurisme permanent, donner à voir un sujet sous un certain angle, parfois inattendu ou surprenant. Ce n’est en aucun cas une épreuve technique ou une prouesse. Le beau pour le beau n’a aucun sens s’il n’accompagne pas une idée ou un sujet. Une photographie peut aussi être un témoignage, une image arrêtée sur un instant qui ne reviendra plus, un visage, un lieu.
Prendre une photo, c’est emprunter un chemin imparfait, une mise à nu absolue. Le photographe ne se cache pas, il se dévoile. Être dans le ressenti permanent pour permettre à celle ou celui qui va regarder, non pas de s’identifier, mais à son tour de découvrir la suite du chemin initié.
Il y a toujours cette fenêtre ouverte qui laisse le spectateur entrer et sortir, un échange permanent, une histoire à inventer, une piste à suivre.